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Le PCF présent au Forum de la diaspora ivoirienne

 
 

David Allaert a représenté le collectif Afrique du PCF au Forum de Paris de la diaspora ivoirienne les 19 et 20 mai derniers, initié par le Front populaire ivoirien. Il a rappelé que depuis 2002 la Côte d’Ivoire vit les conséquences d’un coup d’État préparé avec des complicités étrangères.
Ce coup de force a eu pour résultat des millions de réfugiés et de déplacés et une guerre civile avec plusieurs milliers de victimes.

L’actuel chef de l’État, Alassane Ouattara, a été mis en place en 2011 par les chars français à l’issue d’une élection dont rien ne permet de dire qu’il l’ait gagnée, et cela au détriment d’un recomptage des voix ou d’une reprise des élections. Depuis, la Côte d’Ivoire traverse, malgré la fin des hostilités militaires, une période de régression du point de vue des libertés. Elle subit également de graves reculs sociaux et de souveraineté.
Des centaines de prisonniers d’opinion croupissent dans ses geôles dans des conditions, pour beaucoup d’entre eux, qui ne respectent aucun de leurs droits, sans être jugés, voire en subissant des tortures, qu’ils soient militants politiques, syndicaux ou membres de la société civile.
La situation est tellement grave que même le corps préfectoral s’est exprimé en faveur d’une libération des prisonniers de la crise post-électorale qui représentent une partie des prisonniers d’opinion. Comme le Parti communiste français l’a exprimé à de nombreuses reprises, il est plus que temps de libérer tous les prisonniers d’opinion.
À la Cour pénale internationale, dont Mediapart a d’ailleurs révélé qu’elle a été saisie suite à des manoeuvres de MM. Sarkozy et Ouattara, les procédures durent depuis sept ans contre l’ancien président Laurent Gbagbo et l’ancien ministre Blé Goudé. Aucun des quatre-vingt-deux témoins à charge n’a étayé en quoi que ce soit les chefs d’inculpation de crime planifié contre l’humanité à l’égard des accusés.
À tel point que de plus en plus de voix à l’intérieur de la CPI, dont le juge principal Tarfusser, pointent l’extrême faiblesse par rapport aux chefs d’inculpation de crime contre l’humanité et de « plan politique » orchestré de violences post-électorales.
En relevant cela, il ne s’agit pas de dire qu’il n’y a pas eu d’atrocités commises par les uns ou les autres protagonistes de cette guerre civile. Il n’y a pas de guerre civile qui n’entraîne de crimes. Mais il faut alerter sur le fait qu’au vu des chefs d’inculpation existants, ce procès est en train de se transformer en un fiasco judiciaire.
Il s’apparente à une instrumentalisation de la CPI lourde de conséquences, y compris pour l’avenir même de cette cour de justice et du droit international. Par ailleurs, du point de vue des droits individuels, et de toutes les normes juridiques, dont celles de la Cour de justice de l’Union européenne, il est incompréhensible que la détention préventive dure depuis sept ans sans qu’aucune solution de libération conditionnelle soit trouvée. Ces principes sont universels et doivent s’appliquer partout, surtout par une cour qui se veut le principal défenseur de cette universalité.
Parallèlement, des faits aussi graves que le massacre de Duékoué n’ont jamais connu de traitement judiciaire, ni en Côte d’Ivoire, ni au niveau international. Les auteurs présumés de ces atrocités, qui étaient sous l’autorité directe d’Alassane Ouattara, sont non seulement en liberté mais ils ont aussi été promus dans l’appareil d’État. La responsabilité de Ouattara et celle de ses lieutenants sont engagées dans ce crime odieux, de loin le plus grave dans cette crise post-électorale et même depuis les massacres intervenus dans la crise du Guébié en 1970, qui a fait entre quatre mille et six mille morts.
Plutôt que de poursuivre la « justice des vainqueurs », il faudrait créer les conditions pour que soit mise en place une justice transitionnelle, comme cela a été le cas au Ghana, au Nigeria, au Libéria, en Sierra Leone, au Pérou, en Yougoslavie, au Guatemala ou en Tunisie…. Cette justice transitionnelle se définit par les divers processus et mécanismes, judiciaires ou non, mis en oeuvre par une société pour tenter de faire face à des exactions nombreuses commises dans le passé, en vue d’établir les responsabilités, de rendre la justice et de permettre une réconciliation.
Loin d’emprunter cette voie, M. Ouattara et ses alliés s’acharnent sur les plus faibles en menant une politique ultra-libérale.
La pauvreté progresse, la presse est réprimée, les manifestations interdites et les manifestants arrêtés. Les habitants voient leurs habitations détruites dans l’illégalité la plus complète, comme à Cocody Danga, au bénéfice de la spéculation immobilière et des pontes du régime qui ne veulent pas vivre à côté de pauvres et préfèrent l’entre-soi.
L’ensemble de cette situation entraîne le maintien à l’étranger de très nombreux réfugiés dont la plus grande part est au Ghana et au Liberia dans des conditions de plus en plus déplorables, et l’explosion du nombre de migrants ivoiriens. Leur retour ne pourra se faire que dans le cadre d’une véritable réconciliation, d’un respect des libertés fondamentales et d’une amélioration de la situation sociale.
Par ailleurs, les peuples africains ne doivent pas être les pions de politiques de puissances militaires, quelles qu’elles soient.
David Allaert a insisté sur les combats communs qui peuvent être menés et c’est sur cette note d’un internationalisme visant à réaliser des intérêts réciproques qu’il a terminé son propos. Il a ainsi rappelé que la conception du monde qu’ont les communistes français est à l’opposé de ces visions guerrières qui favorisent, dans le contexte de crise du capitalisme financier, le développement de la pauvreté et des régimes ploutocratiques autoritaires et qui ne peuvent qu’amener le développement des conflits et de l’hydre terroriste.

Collectif Afrique du PCF publié dans LRI Juillet 2018

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le 12 août 2018

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