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Interview donnée au Petit Journal de Londres

Pouvez-vous, en quelques lignes, vous présenter ? 
J’ai 34 ans. J’ai grandi à Saint-Denis, en banlieue parisienne, et dans un quartier populaire de la périphérie d’Avignon. À la maison, il y avait beaucoup de livres et pas beaucoup d’argent. Boursière, j’ai pu poursuivre des études longues, jusqu’à entrer à la prestigieuse École Normale Supérieure de la rue d’Ulm. J’ai fait une thèse, j’ai travaillé en France et au Royaume-Uni, et puis je suis devenue prof de français dans un lycée du 93. Je suis maintenant enseignante-chercheuse en littérature française à l’université d’Arras et maman d’un petit garçon qui a fait cette année sa première rentrée à l’école. De ce parcours, je garde une grande colère contre les inégalités et les injustices, la foi dans l’éducation et le partage des cultures, la conviction que notre pays a besoin de services publics forts pour assurer la cohésion de la société.

Je suis entrée en politique après le traumatisme du 21 avril 2002, avec l’ambition de contribuer à la refondation d’une gauche ferme sur ses valeurs, au service du peuple et du progrès social. J’ai rejoint le Parti communiste français à la suite des grandes manifestations de 2003 contre la réforme des retraites et contre la guerre en Irak. Étudiante, puis enseignante, j’ai participé aux mouvements contre le CPE (un contrat précaire réservé aux jeunes), contre la loi Pécresse sur l’autonomie des universités, contre les suppressions de postes dans les services publics, contre la loi Travail. Dans ces luttes, j’ai appris la valeur de l’action collective et du débat. À l’assemblée nationale, je veux m’appuyer sur le mouvement social et citoyen pour contribuer à refonder une gauche en crise ; pour renouveler notre démocratie ; pour porter les aspirations d’une génération nouvelle, née dans la crise économique et écologique, et prête à inventer de nouvelles façons de produire, d’échanger, de débattre et de décider. 

Quel est votre ancrage local, résidez-vous ou avez-vous habité dans l’un des 10 pays de la circonscription ? 
J’ai vécu au Royaume-Uni entre 2009 et 2011 : j’enseignais la littérature française et faisais de la recherche à l’université d’Oxford, à Worcester College. J’en ai gardé de nombreuses amitiés, et des liens professionnels étroits avec l’enseignement supérieur et la recherche britanniques. Mon suppléant, Alexis Duchêne, vit et travaille comme chercheur à Copenhague, au Danemark.

Les années que j’ai passé au Royaume-Uni ont été riches d’enseignements. J’ai découvert Jasper Fforde, Fawlty Towers, le Yorkshire tea et les scones, et j’ai renié tous mes préjugés sur la gastronomie britannique. J’ai été confrontée à toutes les difficultés que connaissent les Français établis hors de France, en matière de protection sociale et d’accès aux soins, de fiscalité, de cotisations pour la retraite… C’est à partir de cette expérience que j’agirai en tant que députée pour que les Français de l’étranger soient traités à égalité.

En Angleterre, j’ai aussi pris quelques leçons de politique grandeur nature. J’ai constaté ce que la privatisation des transports en commun peut produire comme absurdités. J’ai pu observer le système éducatif anglais, qui ressemble fort à ce qu’on veut nous imposer en France : autonomie des établissements, concurrence, grand marché éducatif dans lesquelles les familles peuvent choisir en fonction de leurs aspirations et surtout de leurs moyens financiers… Je sais ce qu’un système aussi inégalitaire peut coûter à un pays. J’étais à Oxford quand le gouvernement a décidé d’augmenter les frais d’inscription à l’université, obligeant la plus grande partie de la jeunesse du pays à renoncer aux études ou à s’endetter. Je me suis battue, aux côtés de mes collègues et de mes étudiants, pour un enseignement supérieur ouvert à tous. Les expériences menées en Angleterre depuis Thatcher doivent nous servir de leçon : toujours moins de politiques publiques, c’est toujours plus d’inégalités. La concurrence généralisée nous mène dans le mur.

La Grande-Bretagne et l’Europe du Nord ont une autre leçon à nous apprendre : j’ai été frappée ici par l’attention portée aux discriminations, la vigilance de la société vis-à-vis du sexisme et du racisme. En France, les comportements sexistes ou racistes sont encore trop souvent tolérés, au quotidien comme dans la vie politique. Je sais que je pourrai compter sur les Français installés en Europe du Nord pour m’aider à mener la bataille pour l’égalité.

Quel mandat avez-vous actuellement… ou avez-vous eu ?
Je n’ai jamais exercé aucun mandat et la politique n’a jamais été mon métier. 
Je ne suis pas une professionnelle de la politique mais j’ai l’expérience nécessaire pour être une députée efficace : je suis membre de la direction nationale du parti communiste français, en charge des questions d’éducation. Depuis plusieurs années, j'anime le "Réseau école", un espace ouvert de réflexion et de propositions sur les politiques éducatives. Militants syndicaux, politiques ou associatifs, chercheurs, pédagogues, citoyens s'y retrouvent pour penser ensemble une politique de progrès pour l'école. Avec d'autres, j'ai porté leur parole au sein du "Front de gauche de l'éducation". J’ai travaillé avec les parlementaires communistes et du Front de Gauche sur la loi de refondation de l’école, et plus récemment sur un projet de loi pour l’émancipation de la jeunesse.

Vous êtes issu(e) de la société civile, dans quel secteur travaillez-vous ? Ou quel(s) métiers avez-vous exercé ?
Je suis enseignante et chercheuse. J’ai enseigné à l’université d’Oxford mais aussi dans des collèges et lycées de banlieues parisiennes. Aujourd’hui, je travaille à l’université d’Arras, dans le Nord-Pas-de-Calais. Ma spécialité, c’est la littérature française.

Mon action de députée s’appuiera sur mon expérience d’enseignante et de chercheuse. Loin de la politique de « coups de com’ » à la mode aujourd’hui, des concours de « fake news » qui discréditent nos démocraties, je veux fonder mes choix dans le travail, la connaissance partagée, le débat informé et respectueux.

Enseigner, c’est déjà une forme d’engagement. Les années passées à travailler avec des élèves venus de milieux sociaux et de cultures différentes m’ont convaincue qu’ils sont tous capables d’apprendre et de réussir, si on leur en donne les moyens. En même temps, je fais l’expérience au quotidien de la dégradation des conditions d’enseignement : classes surchargées et amphis bondés, bâtiments en mauvais état, enseignants précaires et peu formés… Le président Hollande avait promis de faire de la jeunesse sa priorité, mais sur le terrain, la situation a continué à se dégrader. Les politiques d’austérité menées par la droite comme par le PS ont conduit la France à abandonner sa jeunesse. C’est pour cette jeunesse, pour lui rendre la maîtrise de son avenir, que je veux m’engager.

Quels sont les moteurs de votre candidature et raisons de votre engagement ?
Je suis entrée en politique au lendemain du 21 avril 2002. Le Front National venait d’accéder au second tour de l’élection présidentielle, la gauche était éliminée. J’avais 20 ans. Il m’a semblé impossible de rester sans rien faire. Quinze ans plus tard, notre pays s’enfonce dans la crise. Le chômage, la précarité, font partie du quotidien des Français. La crise démocratique s’approfondit. Nos concitoyens se méfient des partis politiques, des syndicats. Une fois encore, le parti socialiste au pouvoir a déçu, désespéré. Et pour la deuxième fois, le Front National a accédé au second tour de la présidentielle. Un Français en âge de voter sur cinq a voté pour un parti anti-républicain défendant des idées racistes et xénophobes. C’est dans ce contexte que je suis candidate aux législatives : parce que je veux prendre mes responsabilités, contribuer à refonder notre démocratie, à reconstruire une gauche de progrès, et à inventer un projet d’avenir pour la France.

Pourquoi m’adresser aux Français d’Europe du Nord ? Parce que je crois que notre avenir se joue au-delà des frontières de la France : dans ce que nous ferons de l’Europe, dans les solidarités internationales que nous serons capables de créer, dans notre capacité à bouger, à échanger, à partager. Notre avenir est fait de mobilité. De plus en plus de Françaises et de Français seront amenés à vivre et à travailler hors de France. Nos institutions doivent évoluer pour mieux prendre en compte cette mobilité : l’accompagner, la faciliter, et traiter les Français de l’étranger comme des citoyens à part entière.

En Europe du Nord, cet avenir de mobilité, de solidarité et de partage est aujourd’hui remis en question par le Brexit. À force de prôner la concurrence à tout-va, la destruction des solidarités et l’austérité, les politiques européennes ont produit à la fois le rejet de l’Europe et la montée du racisme et de la xénophobie. L’avenir du projet européen se joue ici : c’est pourquoi je m’adresse aujourd’hui aux Françaises et aux Français d’Europe du Nord pour leur proposer de voter pour la refondation de l’Europe, pour un projet reposant sur la solidarité, la coopération et le partage. Enfermer les Européens dans un choix entre l’Europe libérale et le repli nationaliste est mortifère, le Brexit en est la preuve. Construisons ensemble un autre chemin : des solidarités internationales au service du progrès social ; une Europe respectueuse de la souveraineté populaire, au service non plus de la finance, mais du développement d’un emploi de qualité, du renforcement des services publics, de la préservation de la planète.

Pour réaliser ce projet, les pays d’Europe du Nord et les Françaises et les Français qui y vivent ont beaucoup à apporter à la France. Sans vouloir importer de « modèles », sans caricaturer des sociétés diverses et contradictoires, il est possible de s’inspirer des combats qui y sont menés pour avancer ensemble vers plus de justice sociale et de démocratie : la bataille des Islandais contre la dictature de la finance, la lutte contre la corruption au Danemark, la réduction des inégalités dans les pays scandinaves, la tradition écossaise de services publics forts et de protection sociale étendue, la vigilance britannique face aux discriminations… sont autant de points d’appui pour inventer les solutions nouvelles qui permettront à la France de répondre aux défis de l’avenir.

Vous serez notamment l’élu(e) présent(e) pour accompagner le Brexit et la sortie du pays de l’EU. Sur quels relais, soutiens, réseaux pouvez-vous compter ici ?
En tant que représentante des Français du Royaume-Uni, ma première préoccupation sera de protéger les intérêts des travailleurs britanniques et européens, en m’opposant au dumping social et fiscal et en exigeant le respect de la libre circulation. J’agirai pour obtenir toutes les garanties nécessaires pour les Français établis au Royaume-Uni, y compris s’il le faut par des accords bilatéraux. Les députés européens du Parti de la Gauche Européenne (European Left), avec qui je travaille déjà régulièrement sur les questions d’éducation, d’enseignement supérieur et de recherche, seront des points d’appui dans ces négociations.

Je serai très attentive aux conséquences du Brexit pour l’Irlande. Depuis le mois de septembre, le PCF a multiplié les échanges avec le Sinn Féin et les initiatives de solidarité avec l’Irlande. Il serait en effet inacceptable que le Brexit marque une nouvelle étape dans la division du pays. Cependant, nous ne pouvons pas nous contenter de négocier le Brexit. J’agirai pour que s’engage une refondation de l’Europe.

Le Brexit est un signal d’alarme envoyé à toute l’Europe : si l’Union européenne continue à mettre les peuples en concurrence et poursuit ses politiques d’austérité, si elle continue à mépriser la souveraineté populaire, comme elle l’a fait en 2005 après le refus français du TCE et comme elle le fait aujourd’hui en Grèce, elle court à sa perte. Ces politiques font le jeu des forces xénophobes et nationalistes. Sauver l’Europe, c’est la refonder pour en faire une union de peuples et de nations libres, souverains et associés, investissant dans le développement commun, la garantie des droits humains élémentaires, et agissant pour changer le cours de la mondialisation. La France, grand pays européen, a un rôle à jouer en ce sens. 

Dans cette perspective, le Parti de la Gauche européenne (European Left) dont le PCF est membre, travaille à construire une coopération pérenne de toutes les forces de gauche en Europe. En novembre prochain, nous invitons le Labour de Jeremy Corbyn, Left Unity, le Green Party et les syndicats britanniques au forum européen de Marseille pour intensifier notre travail commun. Nous avons aussi des relations historiques avec le PC britannique. Nous ne partageons pas leur croyance en la possibilité d’un Lexit, mais nous travaillons avec des forces aux positions diverses et ce sera un atout.

Enfin, mon principal atout pour peser dans les négociations sur le Brexit comme sur la refondation de l’Europe, ce seront les citoyens eux-mêmes. Je m’appuierai sur les mouvements citoyens qui se sont constitués au lendemain du Brexit pour défendre les 3 millions d’Européens vivant au Royaume-Uni. Je constituerai un conseil citoyen de circonscription pour relayer les informations, guider mon action et l’appuyer par la mobilisation sur le terrain.

Elu(e) à l'assemblée nationale, ferez-vous partie de la majorité gouvernementale ou de l'opposition ? 
La politique que nous promet Emmanuel Macron s’inscrit dans la continuité des politiques néolibérales de ces dernières décennies : austérité, casse des services publics, précarisation de toute la société… Ces solutions sont inefficaces et enfoncent le pays dans la crise. C’est pourquoi je m’y opposerai.

Nous ne pouvons pas laisser l’opposition à ces politiques au Front National ! Je veux incarner une opposition de gauche, porteuse d’un projet de progrès social pour la France, l’Europe et le monde. 

Dès cet été, je voterai contre la loi d’habilitation qui permettrait au président de mépriser la représentation populaire et de gouverner par ordonnance. Je m’opposerai à la « Loi Travail II » annoncée par M. Macron. Comme 70% de Français, je reste opposée à la loi El Khomri. Renvoyer la définition des droits des salariés à des accords d’entreprise, plafonner les sanctions des employeurs en cas de licenciement abusif ? Pour moi c’est toujours non merci. C’est pourquoi j’ai signé la pétition « Loi travail, c’est toujours non merci » (https://loitravail.lol)

Je m’opposerai à toutes les mesures visant à réduire les droits des salariés et à mettre en cause les services publics, ainsi qu’à toutes les mesures qui font passer la rentabilité financière avant les exigences de protection de notre planète.

Dans les 10 pays de la circonscription, pouvez-vous citer trois problématiques ou sujets particulièrement importants (hors Brexit) sur lesquels vous serez amené(e) à vous investir ?
Mon action de députée sera guidée par un conseil citoyen de circonscription : c’est donc avec les citoyennes et les citoyens de ma circonscription que je définirai les sujets sur lesquels j’interviendrai en priorité. Cette campagne m’a cependant déjà donné l’occasion d’entendre les préoccupations des Françaises et des Français établis en Europe du Nord et de repérer quelques problématiques essentielles.

1. Les Françaises et les Français établis en Europe du Nord veulent l’égalité. 

  • La suppression in extremis du vote électronique pour ces élections complique la participation aux scrutins de milliers de Françaises et de Français. Beaucoup de ceux que j’ai rencontrés ce sont plaint de leur difficulté à participer à la vie démocratique du pays. Je travaillerai avec les conseillers consulaires à une proposition de loi garantissant l’information électorale, l’accès à des bureaux de vote plus nombreux et au vote électronique pour les Français établis hors de France.
  • L’égalité passe aussi par la reconstruction des services publics français à l’étranger, mis à mal par les coupes budgétaires. Je défendrai l’augmentation des budgets des services consulaires et une meilleure gestion de long terme des contrats locaux avec de vraies perspectives professionnelles pour les personnels concernés. Je suis particulièrement sensible à l’état de l’enseignement français à l’étranger : de plus en plus souvent confié à des établissements privés, le montant des frais d’inscription le rend inaccessible à la plupart des Français établi hors de France. J’agirai pour l’augmentation du budget de l’AEFE, le gel immédiat des frais de scolarité et l’augmentation des bourses. La situation des enseignants de ces établissements est alarmante : il est temps d’entendre leurs demandes et de leur donner la sécurité nécessaire pour exercer sereinement leur métier (plan de création de postes d'enseignants titulaires détachés, titularisation des enseignants sous contrat local facilitée, renouvellement automatique des détachements pour les enseignants qui le souhaitent). 
  • Si la contribution commune des citoyens est nécessaire pour le maintien d’un service public français à l’étranger de qualité, l’imposition est souvent disproportionnée selon les revenus. Je souhaite donc renforcer les conventions fiscales et les accords entre les Etats afin de lutter contre l’exil fiscal des sociétés et hauts revenus et garantir la justice fiscale pour les revenus moyens et modestes.
  • Enfin, le modèle social français ne peut pas être réservé aux Français établis en France ! A l’étranger, les Français sont confrontés aux mêmes risques de la vie que leurs compatriotes établis en métropole. Ils ont droit à la même protection sociale. Je veux faire de la Caisse des Français de l’étranger (CFE) un organisme de sécurité sociale à part entière, permettant l’accès à la couverture sociale aux mêmes conditions qu’en France. Je défendrai une véritable transférabilité des droits en demandant un accès simplifié à la couverture sociale en France pour les Français expatriés et leur famille qui souhaitent se réinstaller sur le territoire national, une reconstitution de carrières avec la prise en compte des cotisations et points de retraites accumulés durant le parcours professionnel à l’étranger, ainsi que la prise en compte de la carrière réalisée avant l’expatriation. 

 

 2. Pour être une richesse, la mobilité doit être un choix.

La mobilité internationale peut être une grande richesse, aussi bien pour les individus que pour le pays. Mais pour cela, elle doit être choisie. Trop de Françaises et de Français se sont installés en Europe du Nord sans avoir de véritable choix : des salariés partis à la recherche d’un emploi, des jeunes chercheurs obligés d’enchaîner les post-doctorats sans savoir s’ils pourront un jour trouver un emploi stable en France, des parents à la recherche d’une aide adaptée pour leur enfant autiste… 

  • En France, je m’engagerai pour une politique créatrice d’emplois de qualité : développement des services publics et de l’emploi scientifique, réduction du temps de travail, création d’un service public national de la formation continue et sécurisation des parcours professionnels, plan de développement de filières industrielles d’avenir pour créer un million d’emplois nouveaux. Je proposerai une loi-cadre pour l’émancipation de la jeunesse, offrant à tous les jeunes entre 18 et 25 ans un statut protecteur, garantissant un revenu minimal et l’accès à la protection sociale.
  • J’agirai pour une nouvelle loi-cadre sur le handicap, inspirée de ce qui se fait de meilleur en Europe du Nord ; pour le développement des services publics de la santé et de l’éducation ; ainsi que pour accroître les capacités de prise en charge des enfants atteints de troubles autistiques et la qualité de cette prise en charge.
  • Je lutterai contre la mise en concurrence des personnes et des territoires, le dumping social et fiscal en travaillant à des conventions internationales et des accords bilatéraux pour l’extension des droits des travailleurs détachés dans un autre pays, en renforçant la lutte contre les paradis fiscaux. Sur proposition des députés communistes et Front de Gauche, le Parlement a décidé de l’organisation d’une COP fiscale mondiale. Je m’engagerai pour la mise en œuvre de cette décision.
  • Au contraire, je développerai les coopérations internationales. Je m’engagerai pour préserver et développer le réseau de coopération linguistique et culturelle et pour en redéfinir les objectifs en concertation avec l’ensemble des acteurs : en finir avec les politiques de promotion de la « marque France » et substituer partout la coopération à la concurrence. J’agirai pour favoriser la mobilité internationale des étudiants, des apprentis, de tous les jeunes par des financements spécifiques et par le développement d'accords internationaux. Je m’engagerai pour une politique d’internationalisation de l’enseignement supérieur et de la recherche qui ne servira pas à la mise en concurrence des établissements et des filières, mais qui profitera à tous.

 

3. Les Françaises et les Français établis en Europe du Nord veulent construire une France solidaire et ouverte sur le monde.

Parce qu’ils savent ce que c’est que d’être des étrangers, parce que leur vie enjambe les frontières, les Françaises et les Français que j’ai rencontré pendant ma campagne veulent construire une France solidaire et ouverte sur le monde. Je partage cette aspiration et j’ai signé les 15 propositions pour une France solidaire dans le monde portées par les ONG Oxfam, ActionAid, CCFD Terre solidaire et le secours catholique (http://solidarite2017.org).

  • Je porterai à l’assemblée nationale des réponses ambitieuses à la « crise migratoire » : un plan d’urgence pour doubler les capacités des centres d’accueils et mettre en place des dispositifs de soutien médico-social, des parcours de scolarisation et d’insertion professionnelle ; une refonte des politiques migratoires en France et en Europe avec l’ouverture de voies d’accès légales vers l’Europe pour sécuriser les migrants et lutter contre les trafiquants ; un soutien financier au réseau des villes solidaires.
  • Je m’engagerai pour une politique de paix et de coopération, condition de la sécurité dans le monde : mettre fin aux ventes d'armes aux pays belligérants ou participant à une montée des tensions et augmenter l’aide publique au développement pour la porter à 1% du PIB ; libérer la politique extérieure de notre pays des alliances qui alimentent les logiques de puissances et de domination (OTAN) ; renforcer au contraire les cadres de coopération inclusifs et multilatéraux (ONU, Francophonie).

 

Pour conclure, 5 mots clés qui résument votre motivation et votre détermination.
*METTRE EN COMMUN les savoirs, les pouvoirs, les richesses.
*PROTÉGER tous ceux qui n’ont que leur travail pour vivre.
*REFONDER la démocratie, en France et en Europe, et la gauche, pour le progrès social.
*INVENTER des solutions nouvelles aux défis économiques, écologiques et sociaux.
*LUTTER contre les inégalités.

source : Le Petit Journal de Londres

 

Interview donnée au Petit Journal de Londres

Par Marine Roussillon, le 02 juin 2017

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